
Le travail des enfants reste une réalité préoccupante aux États-Unis, notamment dans le secteur agricole. Alors que les lois fédérales protègent la plupart des enfants travailleurs en fixant un âge minimum de 16 ans pour la plupart des emplois et de 18 ans pour les travaux dangereux, l’agriculture bénéficie d’exemptions majeures. Les enfants peuvent légalement commencer à travailler dans les fermes dès l’âge de 12 ans, voire plus jeunes dans certains cas, à condition de ne pas manquer l’école. Dès 16 ans, ils peuvent effectuer des tâches considérées comme dangereuses, ce qui est interdit dans les autres secteurs avant 18 ans.
On estime qu’environ 500 000 enfants travaillent dans les champs aux États-Unis, certains dès l’âge de 7 ans. Des semaines de travail de 72 heures ne sont pas rares, exposant ces jeunes à des risques importants : pesticides, chaleur extrême, outils dangereux. L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a conclu que les enfants sont trois fois plus vulnérables aux effets cancérigènes des pesticides que les adultes. Chaque année, environ 100 000 enfants travailleurs agricoles sont blessés, et ils représentent 20% des décès liés au travail agricole.
La tendance est inquiétante : le travail des enfants augmente et les violations des droits du travail se multiplient. Certains États vont même plus loin, en cherchant à assouplir encore les lois pour permettre à des enfants plus jeunes d’effectuer des travaux dangereux, sous la pression de pénuries de main-d’œuvre.
Les principaux bénéficiaires de l’exploitation cette main-d’œuvre sont les majors du tabac comme Philip Morris International ou British American Tobacco.

Les États-Unis n’ont pas ratifié la convention des droits de l’enfant
Les États-Unis sont le seul pays au monde à ne pas avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), adoptée par l’ONU en 1989 et ratifiée par 196 pays. Bien qu’ils aient signé la Convention en 1995, la ratification nécessite une majorité des deux tiers au Sénat, ce qui n’a jamais été obtenu.
Plusieurs raisons expliquent cette situation :
- Souveraineté nationale : De nombreux opposants estiment que la CDE empiéterait sur la souveraineté américaine, en imposant des normes internationales qui pourraient primer sur les lois fédérales et étatiques. Cela inquiète particulièrement dans un système fédéral où les États ont de larges pouvoirs sur les questions familiales et éducatives.
- Droits parentaux : Certains groupes religieux et conservateurs craignent que la Convention ne limite l’autorité des parents sur l’éducation et l’éducation morale de leurs enfants.
- Incompatibilité perçue avec la Constitution : Certains articles de la CDE sont vus comme incompatibles avec la Constitution américaine, notamment en matière de justice pour mineurs ou de droits parentaux.
- Pressions politiques : Malgré la participation active des États-Unis à la rédaction du texte, aucun président n’a réussi à convaincre le Sénat de ratifier la Convention, souvent par crainte d’un débat politique polarisant.
En résumé, le travail des enfants, surtout dans l’agriculture, reste légalement toléré aux États-Unis, avec des conséquences graves sur la santé et la sécurité des jeunes travailleurs. Cette situation s’explique en partie par des choix politiques et juridiques qui distinguent les États-Unis du reste du monde en matière de droits de l’enfant.
Les principales majors du tabac qui profitent de la situation du travail des enfants dans l’agriculture américaine sont :
- Philip Morris International (PMI)
- British American Tobacco (BAT)
- Japan Tobacco International (JTI)
- Imperial Brands
Ces multinationales dominent l’industrie du tabac aux États-Unis et à l’international. Elles achètent la majeure partie du tabac brut produit dans les principaux États producteurs américains comme la Caroline du Nord et le Kentucky, où le recours au travail des enfants dans les champs est documenté. Leur puissance économique leur permet d’influencer la chaîne d’approvisionnement et de bénéficier de coûts de production plus bas, souvent au détriment des droits des travailleurs, y compris des enfants.
Ces entreprises sont connues sous le nom de « Big Tobacco » et sont régulièrement critiquées pour leurs pratiques, notamment leur lobbying et leur responsabilité dans les conditions de production du tabac.
source: https://www.nbcnews.com/business/consumer/children-young-7-working-tobacco-farms-report-says-n105021