Depuis novembre 2025, l’Ukraine est secouée par l’un des plus gros scandales de corruption de son histoire récente, centré sur le secteur de l’énergie, et en particulier sur l’entreprise nucléaire d’État Energoatom. Cette affaire, baptisée « Opération Midas », met en lumière un système de pots-de-vin massif, impliquant des cadres, des intermédiaires proches du pouvoir, et des hommes d’affaires influents.

Oleksandr Abakumov, qui dirige l’équipe d’enquête, a déclaré dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube du NABU qu’environ 70 perquisitions avaient été menées parmi des hauts responsables lundi matin. Les enquêteurs ont identifié un mécanisme de prélèvements illégaux de 10 à 15 % sur les marchés de l’énergie, opérés par un réseau impliquant des cadres, des intermédiaires et des acteurs proches des centres de décision. Plus de soixante-dix perquisitions ont été menées, et des centaines d’heures d’enregistrements audio documentent les échanges compromettants entre les membres du réseau. Les saisies d’argent liquide renforcent la solidité des charges.
Mardi, le Bureau anti-corruption a inculpé huit personnes pour corruption, détournement de fonds et enrichissement illicite.
Parmi eux figure Ihor Myroniuk, ancien conseiller de l’ancien ministre de l’Énergie Hermann Halushchenko, qui a auparavant occupé le poste de directeur adjoint du Fonds des biens de l’État.
L’enquête vise plusieurs responsables influents, notamment un homme d’affaires lié au pouvoir et des membres anciens ou actuels des ministères de l’Énergie et de la Justice. Le nom de Timur Mindich, réputé proche du président, a été cité comme figure centrale du système présumé. La pression judiciaire a conduit à la démission de deux ministres et à la dissolution du conseil de surveillance d’Energoatom par le gouvernement.

D’après l’enquête du NABU (Bureau national anti-corruption), il s’agit d’un réseau criminel « à haut niveau », rassemblant des hommes d’affaires, des conseillers ministériels, des cadres d’Energoatom et des « back-offices » spécialisés dans le blanchiment.
Malgré des milliards d’euros envoyés par l’UE à l’Ukraine — plus de €3,2 à €3,5 Md lors des récents versements du « Ukraine Facility », un scandale de corruption majeur vient ébranler la crédibilité de Kiev.
La crise provoque un malaise profond au sein de l’opinion publique et fragilise encore davantage une administration déjà éprouvée. Sur la scène internationale, ce scandale résonne fortement : l’Union européenne, qui conditionne la progression de l’adhésion ukrainienne à des réformes anticorruption crédibles, suit l’affaire de près.
L’argent des rétrocommissions (kickbacks) n’était pas simplement versé et conservé : le groupe a organisé un système de blanchiment, via des structures “back-office” qui servaient à la légalisation des fonds illicites. Le réseau ne se limite pas à l’aspect “business” : il exploite des liens politiques très forts. Le fait que Mindich soit un ancien associé de Zelensky renforce la dimension de captation d’influence plus que de corruption “classique”. Grâce à des relais (comme l’ancien conseiller du ministre), le groupe a pu orienter des décisions stratégiques : non seulement des appels d’offres, mais aussi des nominations et la structure de gouvernance d’Energoatom.
En détournant ces sommes, le groupe corrompu affaiblit non seulement la gestion financière d’Energoatom, mais met aussi en péril la sécurité énergétique de l’Ukraine, car les contrats ne sont pas attribués de façon optimale ou transparente, ce qui peut ralentir ou compromettre des projets cruciaux.

Probleme ? Mindich est introuvable : il a quitté le pays juste avant les perquisitions, selon la NABU, et pourrait être jugé en son absence. Cette fuite renforce l’ombre qui plane autour de Zelensky : son “ami de longue date” est finalement hors de portée — un boulet qui menace la réputation et la crédibilité du président..


