L’affaire Pierre-Alain Cottineau : l’enquête glaçante sur un réseau pédocriminel.

À la fin de 2024, des services spécialisés d’Europol, basés à La Haye, détectent des vidéos d’abus sur enfants très jeunes diffusées sur le Darknet ; certaines montrent des actes de torture et de barbarie sur des tout-petits âgés de quelques mois à quatre ans

Au fur et à mesure de l’enquête, il s’est avéré que Pierre-Alain Cottineau se trouverait à la tête d’un réseau pédocriminel de grande ampleur et particulièrement violent.

Le 20 septembre, la directrice de l’école maternelle de Couffé (Loire-Atlantique) répond à l’appel : elle reconnaît sur l’image une fillette handicapée placée par l’ASE depuis plusieurs mois chez Pierre-Alain Cottineau, à Oudon (Loire-Atlantique). L’homme est père célibataire d’une petite fille du même âge que la victime.

Les images sont d’une violence insoutenable. Elles laissent apparaître un homme en train de pratiquer une sodomie sur un enfant. Une petite fille, âgée visiblement de trois ou quatre ans. Elle appelle sa mère au secours. L’homme lui demande de se taire. Tous les deux parlent français.

Pire, le trentenaire aurait « appâtés » d’autres pédocriminels en leur promettant d’assouvir leur pulsions répugnantes : « J’ai des enfants à disposition », aurait-il écrit sur le Darknet. Et tout cela sans demander ni contrepartie ni argent.

Les enregistrements vidéo montrent des enfants sous soumission chimique, violés individuellement ou collectivement à son domicile et potentiellement chez d’autres complices.

Au moins quatre autres enfants ont été identifiés, dont un nourrisson de six mois.

Les enquêteurs sont parvenus à identifier trois complices présumés : Guillaume, 37 ans, originaire de Cholet (Maine-et-Loire), Frédéric, 38 ans, localisé en Seine-Saint-Denis et Alain, un Belge de 53 ans.

Ces derniers seront mis en examen et écroués en février dernier. L’un d’eux aurait transmis des détails sur les pratiques de Pierre-Alain Cottineau : ce dernier donnait des somnifères et même du Poppers à un enfant de 2 ans qu’il avait eu sous sa garde à l’été 2024.

Cette affaire révèle l’horreur d’un réseau pédocriminel sophistiqué, organisé via Darknet, camouflé par une façade sociale et politique, où les pires atrocités sont orchestrées en toute impunité jusqu’à aujourd’hui. L’instruction est toujours en cours, avec de lourdes charges retenues contre Cottineau et ses complices.

L’affaire Pierre-Alain Cottineau n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle jette une lumière crue sur les failles systémiques de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), censée protéger les mineurs les plus vulnérables. L’homme, au casier judiciaire vierge mais déjà signalé à l’adolescence pour des comportements inquiétants, a pourtant été agréé comme assistant familial par les services départementaux. Pire encore, il lui a suffi de quelques mois pour se retrouver en charge de plusieurs enfants confiés par l’État, sans contrôle suffisant, sans surveillance rapprochée, ni signalement déclenché malgré des signaux alarmants.

Ce drame vient s’ajouter à une série de scandales impliquant des enfants placés : maltraitances, abus sexuels, trafics. Depuis des années, des rapports d’ONG, de la Cour des comptes ou de la Défenseure des droits dénoncent le manque de moyens, de formation, de contrôle des familles d’accueil, et une culture du silence dans les services sociaux. L’ASE semble parfois fonctionner comme une machine administrative à affectation d’enfants, déconnectée de la vigilance qu’exige leur protection.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut