Le statut légal d’esclave existe toujours aux USA

L’exception esclavagiste du 13ᵉ amendement américain

Le 13ᵉ amendement de la Constitution américaine (1865) abolit officiellement l’esclavage, mais conserve une clause critique : « sauf en tant que punition pour un crime dont la personne a été dûment condamnée ». Cette exception permet aujourd’hui le maintien d’un système de travail forcé carcéral, touchant environ 800 000 détenus travaillant pour des salaires dérisoires (parfois 0,02$/heure) ou sans rémunération.

Le cas emblématique d’Angola

Le pénitencier d’État de Louisiane (surnommé Angola), plus grande prison de haute sécurité des États-Unis, illustre cette continuité historique :

  • 5 000 détenus (dont 75% de Noirs) y sont exploités
  • Travaux agricoles (coton) et domestiques sous contrainte
  • Salaires plafonnés à 20 cents/heure, dépensables uniquement sur place
  • Refuser le travail entraîne des punitions

Le rejet louisianais de 2022

Lors des élections de mi-mandat de novembre 2022, cinq États ont soumis à référendum l’abolition de cette exception constitutionnelle. La Louisiane, seule à rejeter la proposition (55% contre),maintient ainsi légalement le travail forcé pénitentiaire. Ce vote contraste avec les décisions abolitionnistes du Tennessee, Vermont, Alabama et Oregon.

Un silence militant notable

Rokhaya Diallo, figure médiatique connue pour ses combats contre les discriminations raciales, n’a pourtant jamais évoqué cette persistance légale de l’esclavage carcéral. Son silence contraste avec les mobilisations d’organisations comme l’ACLU dénonçant cette « servitude involontaire »

Ce système génère plusieurs milliards de dollars annuels pour les économies locales et des entreprises privées (Starbucks, Target), perpétuant une dynamique économique héritée directement de l’ère esclavagiste.

Le public français est peu informé, voire pas informé du tout, de la persistance du statut légal d’esclave aux USA.

Ce pays, présenté comme le parangon de la Liberté, dont la Statue orne le port de New-York, n’aime pas que cette vérité soit connue dans le reste du monde et évite de communiquer sur ce sujet délicat.

Exactement comme pour sa législation sur le travail des enfants dont nous parlerons prochainement.

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