L’instrumentalisation politique de la peur

Une première mondiale, le confinement

Pour la première fois au monde, des millions de personnes ont été confinés à leur domicile lors de la crise du Covid-19. Pendant les grandes épidémies de peste au Moyen Âge et au XVIIIe siècle, le confinement tel que nous l’avons connu en 2020, n’existait pas. À ces époques quand une ville était atteinte de la peste, elle perdait jusqu’à 20, 30 et parfois 40 % de sa population. Le vecteur principal en était la puce et non pas le rat comme on le pensait qui « faisait des ravages de contagion dans les quartiers populaires où le parasitisme était le plus dense. (…) Il fallait, si possible, fuir ou à défaut, isoler et s’isoler », explique l’historien Jean Delumeau (1978). Il n’y avait quasiment rien pour lutter contre la maladie. Aussi, on s’en remettait à Dieu en invoquant les saints de la peste, Saint Sébastien et Saint Roch, censés protéger de la contagion. On pensait que « la peste était une punition du Ciel, qu’il fallait conjurer à l’aide de prières, jeûnes, processions » (Delumeau, 1978). Du jour au lendemain, le commerce et l’artisanat s’arrêtaient, les tavernes, les auberges, les églises fermaient. Les habitants se barricadaient chez eux. Certains étaient séquestrés de force dans leur maison déclarée suspecte de contagion et surveillée par un gardien voire « enclouée ou cadenassée » (Delumeau, 1978). Ceux qui transgressaient les règles en allant dans les lieux de divertissement, étaient pourchassés par la population qui les accusait d’être des semeurs de peste.

Marseille isolait en quarantaine sur l’île de Jarre au Sud de la ville, les bateaux en provenance d’Orient pour endiguer de possibles épidémies, ce qui avait fait défaut en 1720. Un bateau dont des marins étaient décédés pendant le voyage, avait été autorisé à entrer dans le port sans quarantaine et à décharger dans l’infirmerie de la ville les ballons de tissus infestés de puces.

Même pendant les épidémies de choléra, quand les malades étaient mis en quarantaine dans des lazarets ou des léproseries, qu’il était interdit de sortir d’une ville ou d’y entrer, le confinement d’une population saine n’a jamais été imposé. Les gens se déplaçaient souvent armés : la peur de la contagion était telle que l’autre devenait un ennemi qu’on pouvait abattre.

L’Argentine a connu le confinement le plus long au monde du 20 mars au 20 octobre 2020, laissant la population dans un grand dénuement matériel, sans aucune aide de l’état.

Or, combien de personnes ont eu ce sentiment d’isolement, de panique pendant l’épidémie de Covid-19 quand malades, on leur disait de rester chez eux en prenant du Doliprane et d’appeler les urgences uniquement en cas d’étouffement ? Les personnes âgées enfermées dans les maisons de retraite, jugées trop vieilles pour être hospitalisées, ont été traitées sur simple suspicion de Covid-19 au Rivotril soi-disant à titre compassionnel, qui amène au décès rapidement. Le 28 mars 2020, le décret n°2020-360 du Premier ministre applicable jusqu’au 11 mai 2020, suivi d’un décret du 31 mai 2020 et d’un troisième du 16 octobre 2020 indique : « … (le) Rivotril sous forme injectable peut faire l’objet d’une dispensation par les pharmacies d’officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d’être atteints par le SARS-CoV-2 dont l’état clinique le justifie, sur présentation d’une ordonnance médicale portant la mention ‘’Prescription hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) dans le cadre du Covid-19’’ ». Le Rivotril est une benzodiazépine, un sédatif donné pour l’épilepsie et contre-indiqué en cas de détresse respiratoire qu’il aggrave (cf. notice du Vidal). « Entre mars 2020 et mars 2021, les 48 000 ampoules de Rivotril vendues par les pharmacies en excès par rapport à la norme représentent la possibilité de 24 000 décès ‘’accélérés’’. Et l’on ne connaît pas le nombre de doses délivrées directement par les hôpitaux », d’après le statisticien Pierre Chaillot (2023).

Jean Giono dans Le Hussard sur le toit (1951) situe l’action de son roman pendant l’épidémie de choléra en Provence en 1832 à travers Angelo Pardi, colonel de hussards en fuite de son Piémont natal. Les morts jonchaient les rues, les cadavres étaient entassés dans des charrettes, avant d’être brûlés sur de grands bûchers des heures durant, une odeur pestilentielle envahissant l’air. Ce spectacle d’horreur engendrait une véritable terreur dans la population. Face à un tel fléau, des bouc-émissaires étaient désignés : les voyageurs, les étrangers, les marginaux, les lépreux, les Juifs, qui pouvaient être massacrés.

Les causes de l’épidémie allaient de la pollution de l’air, provoquée par des phénomènes célestes (comète, conjonction de planètes, etc.) d’après la Faculté de Médecine de Paris en 1350, à la colère de Dieu irrité par les péchés des hommes, en passant par les semeurs de contagion qui répandaient volontairement la maladie. Par la suite, la grippe espagnole en 1918, celles de 1957 et de Hong-Kong en 1968, pourtant très meurtrières, n’ont pas généré dans le monde un ensemble de mesures sanitaires aussi coercitives.

Une mise en scène dramaturgique de la peur

Nous avons assisté à une mise en scène dramaturgique de la peur à l’aide d’une propagande gouvernementale en manipulant l’opinion publique, que ce soit avec le port du masque obligatoire même dans les espaces ouverts pour des personnes en bonne santé ; l’auto-attestation en France, seul pays au monde à l’avoir imposée, que nous devions signer pour sortir au printemps 2020 dans un rayon d’un kilomètre, dix kilomètres en octobre 2020 ; l’injonction « Faites-vous vacciner sinon vous tuerez vos parents, vos grands-parents ! » a amené quantité de personnes en bonne santé à se faire injecter, alors qu’elles n’étaient pas à risque. Des chiffres alarmistes égrenés tous les jours qui se focalisaient sur le nombre de cas infectés (mais asymptomatiques pour la majorité) du fait du dépistage massif (et des faux positifs aux tests PCR), ont contribué à entretenir la peur du Covid-19 dans le grand public. Les seconde, troisième, quatrième supposées vagues épidémiques annoncées dans les médias mainstream qui seraient dues soi-disant au comportement irresponsable de la population, œuvraient à la panique générale. Or, elles n’ont jamais existé : « (…) nous avons assisté à l’invention par des scientifiques renommés de la théorie de la vague en lien direct avec la théorie du confinement. Mais cette théorie n’a pas été validée par les faits », d’après l’épidémiologiste Laurent Toubiana (2022). L’épidémie s’étirait avec des cas résiduels, le nombre de décès ayant chuté considérablement dès l’automne 2020. Les différents rebonds par la suite ne pouvaient pas être attribués à une autre vague mais étaient dus aux mutations du coronavirus, à l’apparition de variants, que les injections à ARNm ont favorisées également.

Le 25 octobre 2020, l’infectiologue Didier Raoult de l’Institut Hospitalier Universitaire-Méditerranée Infection de Marseille expliquait que ce n’était pas la même épidémie car le virus avait connu des mutations. Un variant appelé Marseille1 était arrivé par bateaux du Maghreb l’été mais qui n’avait pas duré et venait du Sénégal où il avait déjà changé. La forte mutation du coronavirus sera confirmée fin 2020-début 2021 avec la détection de variants en Angleterre, au Brésil, en Afrique du Sud et en Inde, éventuellement plus contagieux mais moins létaux que le SARS-CoV-2 d’origine et Omicron fin 2021. « Il n’y a pas eu de rebond, sinon le rebond aurait eu lieu de partout », d’après le professeur Didier Raoult. Laurent Toubiana expliquait également (Sud Radio, 5 octobre 2020) : « On ne peut pas parler de deuxième vague épidémique lorsqu’il faut trois à quatre mois pour atteindre le niveau en mars, d’une seule semaine ».

Le docteur en biologie moléculaire Jean-Marc Sabatier et la journaliste Estelle Fougères (2024) estiment à « deux millions de personnes touchées en France (dix-sept millions en Europe, et officiellement soixante-cinq millions dans le monde) par les diverses pathologies de la Covid-19, que ces pathologies résultent de l’infection par le virus, de la vaccination, ou d’une combinaison des deux ». Dans le chapitre 5 « Pathologies induites par la Spike virale ou vaccinale – le Covid long viral ou vaccinal », ils expliquent : « Les personnes atteintes du Covid long peuvent présenter une variété de symptômes (…) », les plus fréquents étant « les troubles du système nerveux », « du système cardio-vasculaire », « du système respiratoire », « du système immunitaire » et « du système urinaire » dû au « dysfonctionnement du système rénine-angiotensine (SRA), et non directement le virus lui-même » (Sabatier, Fougères, 2024). À cela, s’ajoutent les troubles menstruels dus aux injections dont souffrent de nombreuses femmes (cf. le collectif Où est mon cycle ?).

Le scénario de l’épidémie repose sur quatre piliers définis par le sociologue Laurent Mucchielli (2022) :

– Une pandémie menace soudainement la survie de l’humanité entière.

– Il n’existe aucune thérapeutique pour guérir les malades.

– Il faut confiner la totalité des populations.

– La délivrance viendra uniquement d’un vaccin.

Le discours est politique, contestable d’un point de vue scientifique et antidémocratique en excluant toute remise en cause de la narration, même minime. Il est toujours d’actualité en 2025 pour amener la population française à se faire injecter.

Le masque de la peste noire

Inventé en Italie au XVIe siècle, le masque de la peste noire protégeait socialement et psychologiquement les médecins en les rendant reconnaissables pour la population. Cet ancêtre du masque avait la forme d’un long bec de corbeau bourré de thym, de camphre et de clous de girofle censés protéger des odeurs des corps en décomposition et ressemblait à un oiseau car on pensait que la contamination se faisait par les airs et les volatiles. Les médecins étaient souvent pris à partie par les foules qui leur reprochaient d’introduire la maladie et d’être les messagers de la mort. Ils tenaient une canne à la main qui leur permettait de retourner un cadavre à distance car le danger de la contagion était très grand. Ces masques et leur accoutrement ne servaient pas à grand-chose et ils furent abandonnés lors des épidémies de choléra au XIXe siècle, dont la transmission se faisait par les eaux souillées et non pas au contact des corps. Leur vision a hanté l’imaginaire et inspiré la terreur pendant des siècles en rappelant aux populations qu’il y a danger de mort.

Des injonctions paradoxales très anxiogènes

Les injonctions contradictoires ont été nombreuses : l’immense majorité de la population n’était pas touchée par le Covid-19 mais la maladie était présentée comme mortelle ; pendant les confinements, il fallait rester chez soi et en même temps prendre les transports en commun pour aller travailler, faire les courses. Tous les commerces de proximité, salles de spectacle et de sport étaient clos tandis que l’accès aux espaces confinés, métros, bus, trains, grandes surfaces, restaient ouverts ; le masque au début servait uniquement pour les soignants et les malades, ensuite il était obligatoire au prétexte de protéger les autres et soi-même ; les tests n’étaient d’abord réservés qu’aux patients hospitalisés puis, à la population jeune comme âgée avec un dépistage massif provoquant une ruée sur les laboratoires d’analyses par ceux paniqués à l’idée d’être infectés.

Une épidémie de tests, peu fiables avec de nombreux faux positifs, a entretenu la peur du Covid-19 et un nouveau concept a été créé « le malade asymptomatique », un non malade mais désigné comme tel. « (…) les personnes testées positives étaient majoritairement en bonne santé, on les a appelées pour le besoin de communication ‘’asymptomatiques’’, remettant ainsi au goût du jour la célèbre formule du docteur Knock ‘’Tout bien portant est un malade qui s’ignore’’ » (Chaillot, 2023). Isolées, interdites de visites, les personnes âgées en institutions au prétexte de les protéger, ont vu leur état de santé physique et mentale s’aggraver. Par la suite, on pouvait dans un café consommer assis à une table mais pas debout au bar.

Une injonction paradoxale est apparue : soit les « vieux » mourraient et les jeunes vivaient, soit les premiers survivaient et les seconds se sacrifiaient pour eux. Or, ni l’un ni l’autre n’a eu lieu. Les jeunes ont payé un lourd tribut avec les restrictions de vie amicale et sociale et les personnes âgées isolées et « verrouillées » dans les EHPAD (Établissements Hospitaliers pour Personnes Âgées Dépendantes) ont été abandonnées à leur sort. Les restrictions de visites en EHPAD étaient maintenues et réduites à une demi-heure par semaine derrière une vitre en plexiglas, alors que les personnes âgées étaient massivement vaccinées au motif de les protéger soi-disant des formes graves du Covid-19. La psychologue Marie de Hennezel (« L’épidémie de Covid-19 porte à son paroxysme le déni de mort », Le Monde, 4 mai 2020) parle de « folie hygiéniste » qui entraîne des conditions inhumaines faites aux plus âgés et met à mal le respect des droits des personnes en fin de vie. Par ces mesures d’interdiction de visites et d’isolement dans des structures institutionnelles aseptisées, on en arrive à « empêcher (la personne âgée) de vivre les dernières joies de sa vie, voir ses enfants, les embrasser, voir ses amis, continuer à échanger avec eux ».

Le nombre de suicides et de dépressions d’étudiants et de très jeunes enfants a explosé en quelques mois : « La pandémie de Covid-19 a contribué à l’augmentation des suicides chez les enfants et les adolescents », d’après la psychiatre américaine Joséphine Elia dans « Comportement suicidaire chez l’enfant et l’adolescent », Le Manuel MSD, septembre 2023. En France en 2021, 18 % des jeunes de quinze à trente-quatre ans ont déclaré avoir souffert de troubles dépressifs au cours des douze derniers mois (Enquête de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques, « Augmentation des troubles dépressifs chez les jeunes en France », Journal Officiel Sénat, 6 juillet 2023, 4 233) ; aussi celle des myocardites et des péricardites dues aux injections qui les touchent prioritairement, confirmée par l’étude ‘’Covid-19 vaccines and adverse events of special interest : A multinational Global Vaccine Data Network cohort study of 99 millions vaccinated individuals’’, Revue Vaccine, 12 février 2024. Les chercheurs ont montré un risque accru de myocardite chez les jeunes hommes âgés de seize à vingt-quatre ans ; que les individus vaccinés avec des vaccins à ARNm présentent un risque deux fois plus élevé de développer une myocardite ou une péricardite que les non-vaccinés.

Il était interdit de se promener en forêt, sur la plage, à la montagne, toute activité physique empêchée, au nom du principe de précaution censé maintenir en vie. Seul rester chez soi pour une population majoritairement saine était préconisé, en dépit de toute mesure sanitaire de bon sens.

Les discours contradictoires n’ont pas manqué tout au long de cette crise sanitaire, s’apparentant à une double contrainte, issue des travaux sur la schizophrénie de l’École de Palo Alto (Californie) dans les années cinquante, menés par l’anthropologue et linguiste américain Gregory Bateson et son équipe. « Cette ‘’technique de la confusion’’ est l’une des sources de la mythique théorie de la schizophrénie de Bateson – la schizophrénie comme façon de trouver une issue à une intenable situation de double bind où le sujet, soumis à des injonctions contradictoires, est nécessairement condamné » (Manifeste conspirationniste, 2022).

La double contrainte est une situation dans laquelle une personne est soumise à deux contraintes, une double pression, contradictoires ou incompatibles l’une avec l’autre. Si elle se trouve dans l’incapacité de communiquer sur le sujet, le problème devient insoluble et génère des troubles et une souffrance mentale chez elle. Elle peut intervenir dans toute relation humaine comportant un rapport de domination, surtout dans la communication émanant du ou des « dominants » avec des injonctions paradoxales. En s’opposant, celles-ci entraînent une troisième contrainte, l’impossibilité de sortir de cette situation où le paradoxe est imposé et maintenu entre deux ordres, explicites ou implicites, intimés à la personne qui ne peut satisfaire l’un sans violer l’autre. Elle se trouve dans l’obligation conjointe de devoir faire et ne pas devoir faire une même chose (Bateson, 1956). Or, la politique du ‘’stop-and-go’’ avec des mesures qui changeaient en permanence, a atteint le moral des Français, toutes générations confondues. L’impact psychologique, psychosomatique et psycho-social induit par ces injonctions paradoxales avec le besoin de tout contrôler par le gouvernement en déresponsabilisant l’individu, a eu des répercussions dans la population bien plus négatives que la maladie elle-même.

La maltraitance institutionnalisée des enfants

Les enfants en France, dès l’âge de six ans du 29 octobre 2020 jusqu’au 14 mars 2022, ont dû porter le masque à l’école avec interdiction de le baisser, de huit heures trente à seize heures trente, le soir jusqu’à dix-huit heures trente/dix-neuf heures lorsqu’ils vont à l’étude et au centre de loisirs, avec une courte pause pour déjeuner d’un quart d’heure environ en étant séparés les uns des autres. Des enseignants en étaient arrivés à mettre du sparadrap autour du masque d’élèves qui ne le portaient pas correctement ou encore autorisaient à l’aide de bons points ceux qui étaient « sages » à respirer quelques instants le masque baissé. Dans les crèches, les tout-petits voyaient des puéricultrices masquées toute la journée qui limitaient leurs gestes afin de les toucher le moins possible. Or, l’expression du visage, la communication non verbale sont primordiales dans les premiers âges de la vie avant l’acquisition du langage. Nous avons assisté à une véritable maltraitance institutionnalisée à l’encontre des enfants.

Le masque a été imposé pour sa valeur symbolique et non pas sanitaire. « Les conditions dans lesquelles sont portés les masques pendant de longues périodes sont potentiellement néfastes pour la santé  (…) des études sérieuses l’ont montré » (Toubiana, 2022). Il est d’abord une façon de museler la parole publique, de mettre la personne à distance physique de l’autre, en réduisant à néant la communication non verbale. Il ne fallait plus s’approcher, se toucher, se parler à découvert, laisser libre cours à ses émotions qui passent par le sourire, les mimiques. L’autre devenait un danger pour soi et inversement. La mascarade des masques a été politique, entraînant par le rappel visible de l’épidémie, la peur du Covid-19.

Les femmes dans les maternités étaient obligées d’accoucher masquées, entourées de soignants masqués dont l’enfant tout juste né ne voyait pas le visage de sa mère. Malgré l’effort physique considérable, elles devaient sous leur masque, étouffer « de peur du Covid ». Nous pouvons nous interroger sur les répercussions psycho-affectives de cette maltraitance à la fois pour l’enfant et la mère à un moment si charnière de la vie.

Les élèves devaient faire des tests de dépistage tous les deux-trois jours ou alors être injectés et ont été stigmatisés des mois durant, alors que la profession d’enseignant fait partie de celles qui ont été les moins touchées par le Covid-19. « Les catégories professionnelles les moins à risque sont, par ordre décroissant de risque, les employés civils et agents de service de la fonction publique, les employés administratifs de l’entreprise, les retraités, les professions intermédiaires administratives de la fonction publique, les personnels des services directs aux particuliers, les policiers et militaires, les professeurs des écoles et instituteurs, les professions intermédiaires administratives et commerciales de l’entreprise, les professeurs et professions scientifiques, et les agriculteurs » (« ComCor : Étude des facteurs sociodémographiques comportements et pratiques associés à l’infection par le SARS-CoV-2 », Institut Pasteur en partenariat avec la Caisse d’Assurance Maladie, l’Institut Ipsos et Santé Publique France, 1er mars 2021).

Une société dystopique

Le passe sanitaire/vaccinal a mis en place progressivement une société dystopique en recueillant les données d’état civil et personnelles des individus, en surveillant leurs déplacements via les scans qu’ils effectuaient toute la journée, des inconnus non habilités (vigiles et autres) ayant accès à des informations relevant du secret médical. Certains étaient persuadés que cette mesure hygiéniste était pertinente car elle allait les protéger de la maladie – bientôt de toutes les maladies. « Le ‘’pass sanitaire’’ lui aussi, est tout sauf sanitaire. C’est un pass policier permettant de trier la population entre dociles et rebelles et d’assurer à terme son traçage volontaire. C’est un pass comportemental grâce auquel on peut forcer chacun à tout et n’importe quoi sous la menace de lui retirer. C’est un pass financier visant à faire un grand pas dans le sens de l’identité numérique individuelle sans quoi toutes les données produites par les interactions électroniques, par tous les capteurs et objets connectés dont la 5G promet de saturer notre quotidien, sont presque sans valeur puisque sans support. (…) En ce sens, le but de la vaccination est bien le pass, et non l’inverse » (Manifeste conspirationniste, 2022).

Le passe sanitaire ne devait pas être obligatoire, il l’est devenu rapidement par décret gouvernemental et pire encore, le passeport vaccinal a été imposé en décembre 2021 en France, seul pays d’Europe. Avec le passe, un grand pas a été franchi qui renvoie à la société de Surveiller et punir du philosophe Michel Foucault (1975). Le regard et la surveillance étaient partout à l’image du Panopticon de Jeremy Bentham (1791) qui est la figure architecturale des prisons. Dans cette structure est en permanence regardé celui qui ne voit pas mais qui sait qu’il est observé et surveillé. Il est mis en situation d’auto-contrôle permanent en gérant en partie son comportement, en pensant garder le pouvoir sur lui-même. Ainsi, le détenu est acteur de son enfermement. « Il ne doit jamais savoir qu’il est regardé mais il doit être sûr qu’il peut l’être » (Foucault, 1975). Certes, le QR Code n’est pas un compte Facebook ou Twitter, n’est pas une carte bancaire, n’est pas une carte vitale, n’est pas un passe Navigo, même s’il s’y apparente et sera bientôt une carte de fidélité… mais si l’on se réfère aux mesures européennes sur la mise en place prochaine de l’ID Wallet, le passeport numérique est bien un moyen de contrôle efficace que l’Union Européenne veut imposer aux citoyens.

Le QR Code qui était le sésame pour accéder aux lieux publics renvoie à cet univers panoptique du contrôle hygiéniste où il faut rendre « les corps dociles » (Foucault, 1975), à l’aide des injections à ARNm rendues quasi obligatoires. C’est un outil politique qui a participé de la peur généralisée. Au cours de l’âge classique « cette grande attention portée alors au corps – au corps qu’on manipule, qu’on façonne, qu’on dresse, qui obéit, qui répond, qui devient habile ou dont les forces se multiplient (…) fut constitué par tout un ensemble de règlements militaires, scolaires, hospitaliers (…) pour contrôler ou corriger les opérations du corps », a été imposé pendant la crise du Covid-19 (masques, confinements, passes, tests, injections). « La discipline fabrique ainsi des corps soumis et exercés, des corps ‘’dociles’’ » (Foucault, 1975), que la peur du virus a rendu obéissants.

Les non vaccinés ont été accusés d’avoir fait échouer la vaccination et été désignés comme des boucs-émissaires. Début 2024, les non vaccinés via une campagne de communication gouvernementale, ont été intimés de porter le masque dans les lieux publics afin de protéger les personnes fragiles, au système immunitaire affaibli car « les injections anti Covid-19 ne les protègent pas », en culpabilisant ceux qui les ont refusées. C’est bien « Un plan biologique où l’assentiment au pacte social ne se fait plus verbalement, mais corporellement, où l’injection prend le relais de l’injonction » (Manifeste conspirationniste, 2022), qui a été mis en place.

Trop d’incertitudes, d’incohérences que je nommerai une communication gouvernementale erratique, ont fragilisé la population qui s’est en partie déshumanisée car privée de ses sens, de ses liens affectifs, de sociabilité. L’interdiction de communiquer a fait plus de dégâts que le Covid-19 lui-même.

Libres d’obéir

Le procédé de persuasion mis en place par les autorités relève de la méthode de management de Bad Harzburg en Basse-Saxe (Allemagne) initiée et enseignée par Reinhard Höhn, juriste sous le IIIe Reich, Oberführer SS (général) à la fin de la guerre. Son école accueillera l’élite économique, patronale et de la Bundeswehr (armée) de la République Fédérale Allemande, six cent mille cadres, appliquant la gestion des hommes par « le libre choix des moyens à appliquer ».

D’après cette méthode, les salariés sont dirigés différemment, ce sont des collaborateurs et non plus des employés au service de patrons. La lutte des classes est dépassée car inappropriée et direction et personnel doivent travailler ensemble pour « la communauté de production et de performance », le tout dans une bonne entente. Le collaborateur « libre et joyeux » est soi-disant « libre d’obéir ». Son autonomie qui le responsabilise, annihile toute contestation des décisions prises par la hiérarchie. Le chef se borne à des directives en termes d’objectifs dont seul le résultat compte pour les subalternes qui ont la liberté d’agir de manière autonome. La responsabilité n’est plus unique mais en partie transférée vers celui qui exécute et de façon perverse, la direction ne porte plus seule la responsabilité en cas d’échec. Nous sommes dans une injonction contradictoire qui est la liberté d’obéir, tout en aliénant l’exécutant à une pseudo liberté d’agir pour laquelle il n’a pas le choix en fait.

Ce type de management est devenu quasi une religion d’état en Occident dans les années quatre-vingt, d’après l’historien Johann Chapoutot (2020) qui précise « qu’il ne s’agit pas de dire que le management a des origines nazies – c’est faux, il lui préexiste de quelques décennies – ni qu’il est une activité criminelle par essence ». Effectivement, le publiciste américain Edward Bernays avait innové ces méthodes au début du XXe siècle. « Incipit de Propaganda (Bernays, 1928) : ‘’La manipulation consciente et intelligente des actions et des opinions des masses est un élément important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme invisible de la société constituent un gouvernement invisible qui est le vrai pouvoir dans notre pays. Nous sommes gouvernés, nos esprits sont formés, nos goûts sont éduqués, nos idées sont suggérées, en grande partie par des hommes dont nous n’avons jamais entendu parler’’ » (Manifeste conspirationniste, 2022).

Ce management par l’assentiment, l’implication, l’engagement a été préconisé aux populations lors de la campagne vaccinale où chacun était libre d’obéir ou non. La responsabilité du choix a été laissée à l’individu mais, le choix était truqué : sans passe vaccinal, impossible pour certains de travailler (cf. les infirmiers, gendarmes, militaires, pompiers et autres salariés, suspendus pendant presque deux ans), de se déplacer, de rendre visite à des proches en institution, d’être soigné à l’hôpital, etc. Les mesures imposées qu’elles aient été bonnes ou mauvaises, efficaces ou inopérantes, le collaborateur, ici la population qui les a appliquées et approuvées, a été tenu responsable de leur succès ou coupable de leur échec (cf. ceux qui ont refusé la vaccination).

Le mensonge érigé en vérité

Les autorités auraient pu rassurer et non pas maintenir la population dans la peur. Occulter la vérité a créé encore plus d’effroi et d’incompréhension. C’est l’envers d’un savoir, l’envers d’un sentiment de sécurité qui ont été donnés en échange et l’envers d’une prescription, celle d’insécuriser à tort au lieu de rassurer. L’ensemble de la narration abondamment et sciemment choisie en s’éloignant toujours plus de la réalité, a fragilisé, déstabilisé les individus par un discours trompeur. Les « vaccins » ne protègent pas des formes graves du Covid-19 comme une légende urbaine l’a fait croire deux années durant et provoquent des effets indésirables importants dans les populations majoritairement saines. « Les données anglaises montrent une mortalité plus forte pour les vaccinés que pour les non-vaccinés » (Chaillot, 2023).

La philosophe Hannah Arendt (1972) a bien analysé ces mécanismes :

La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires publiques. (…) Le mensonge est souvent plus plausible, plus tentant pour la raison que la réalité, car le menteur possède le grand avantage de savoir à l’avance ce que le public souhaite entendre. Sa version a été préparée à l’intention du public, en s’attachant tout particulièrement à la crédibilité, tandis que la réalité a cette habitude déconcertante de nous mettre en présence de l’inattendu, auquel nous n’étions nullement préparés.

Elle évoque l’« effrayante confiance des dirigeants totalitaires dans le pouvoir du mensonge – dans leur aptitude, par exemple, à réécrire sans cesse l’histoire, à adapter l’interprétation du passé aux nécessités de la ‘’ligne politique’’ du présent ou à éliminer toutes les données qui ne cadrent pas avec leur idéologie ». Or, au cours de cette crise, les mensonges n’ont pas manqué également sur la bithérapie du professeur Didier Raoult, sur l’Ivermectine, faussement accusées d’être toxiques au profit du Remdesivir, sur les essais cliniques de Pfizer aux résultats falsifiés, sur l’amplification du nombre de morts et d’hospitalisés pour pousser aux injections, à l’aide de médecins de plateaux télévisés aux conflits d’intérêt patents avec l’industrie pharmaceutique. Jean-Marc Sabatier montre l’intérêt thérapeutique des traitements antiviraux Hydroxychloroquine, Ivermectine via des études scientifiques, contrairement au Remdesivir à l’« efficacité non confirmée et (aux) risques toxiques » (Sabatier, Fougères, 2024). La biostatisticienne Christine Cotton dans son rapport d’expertise sur l’essai clinique Pfizer sur le vaccin à ARNm a identifié de nombreux biais et en a déduit que les résultats annoncés, une efficacité de 95 % est non établie, l’évaluation de la tolérance insuffisante, les données sur l’immunogénicité incomplètes, l’utilisation du vaccin pendant la grossesse et l’allaitement, sur les patients immunodéprimés ou avec des comorbidités, lacunaire, les effets indésirables graves non signalés dans les rapports cliniques (https://christinecotton.com/expertises).

« Trente mille praticiens répartis dans trente-deux Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) sur le territoire se sont partagés plus de quatre-vingt millions d’euros, plus quelques soixante dix-huit autres millions, versés au titre de conventions passées entre les CHU et les laboratoires pharmaceutiques », indique début 2020 le Collectif Data + Local en recoupant les données de Base Transparence Santé où apparaissent les revenus récents versés à des médecins convoqués sur les plateaux TV.

Même si des mensonges ont pu être commis volontairement, un autre phénomène est intervenu chez les responsables de tous bords, qui amène à cette idéologie politico-sanitaire qui est celui du lien qui existe entre tromperie et autosuggestion (Arendt, 1972), qui peut s’appliquer à la gestion de la crise du Covid-19 en France par les autorités. Coupées des réalités contingentes, retranchées derrière une bureaucratie toute puissante, aidées d’une armada de médecins et de trois conseils scientifiques voués à leur service, elles ont fini par se convaincre elles-mêmes du bien-fondé de leur politique sanitaire. Si l’on ajoute à cela l’incapacité à reconnaître ses torts, par orgueil déplacé – ce qui est très humain – on a un aperçu assez réaliste de la situation.

Une habile ingénierie sociale

Une ingénierie sociale très efficace a été déployée auprès des populations qui ont été manipulées en les infantilisant, en recourant abusivement aux émotions à l’aide d’images-choc de malades en réanimation, couverts de tuyaux. On a créé des publics ignorants en ne leur donnant pas les moyens d’analyse suffisants pour comprendre l’épidémie, dont la létalité dans le monde est moins mortelle que la grippe saisonnière. L’Institut Pasteur a évalué le taux de mortalité générale du Covid-19 à 0,5 % avec une variation selon l’âge allant de 0,01 % chez les moins de quinze ans à 5,66 % chez les quatre-vingt/quatre-vingt quatre ans. À titre de comparaison, la grippe chaque année en France fait entre huit mille et quinze mille morts, même chez les personnes vaccinées quand leur système immunitaire est affaibli.

L’auto-culpabilité a été utilisée : les individus sont responsables de la propagation du virus dû à leur manque de coopération et de discipline. La population empêche par sa faute, l’arrêt de la contamination d’un virus dangereux que seule la vaccination vaincra. L’objectif est de bloquer la capacité critique et l’autonomie des personnes qui se trouvent démunies et désorientées par un discours contradictoire, un pouvoir politique qui manipule grossièrement les publics en les mettant en état de sidération. Le déni volontaire des autorités des effets secondaires et des décès importants des injections toujours actuel, fait partie aussi de la stratégie. Sur Eudravigilance en juin 2023, 1,2 millions d’événements indésirables ont été déclarés uniquement pour le vaccin Pfizer dont 25 % graves, près de 100 000 effets indésirables cardiovasculaires par pays, sachant que la sous-évaluation est importante et différente d’un pays à l’autre. En Suède, sept fois moins peuplée que la France, 60 000 cas ont été signalés, en France seulement 130 000 comparés aussi aux 125 000 des Pays-Bas, quatre fois moins peuplés.

Les chiffres de la peur

La narration de l’épidémie a été mise en scène dès 2020 par Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, qui égrenait tous les soirs à dix-neuf heures sur les chaînes télévisées les chiffres des morts et hospitalisés du Covid-19, en grande partie inexacts comme le rapport de l’Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation l’a montré par la suite. Un test positif suffisait pour être déclaré mort du Covid-19, même si la cause était une autre maladie. Une guerre des chiffres a été menée pendant des mois afin de dramatiser l’impact de l’épidémie, qu’on peut qualifier « d’épidémie imaginaire », entretenue par des chiffres falsifiés que le réseau national Sentinelles, composé de mille médecins et deux cents pédiatres qui ont effectué un travail collectif avec l’Université de La Sorbonne, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale et Santé Publique France, ont démontrés. Même lorsque les personnes hospitalisées étaient négatives au test PCR, elles n’ont pas été retirées des listes de cas positifs. Les chiffres ont été inévitablement gonflés, falsifiés. Les hôpitaux auraient été débordés alors qu’à plus de 50 % cela n’a pas été le cas, sachant que tous les hivers les services sont surchargés à cause de l’épidémie de grippe. Les autres pathologies (accidents vasculaires cérébraux, crises cardiaques, cancers, diabète) n’ont plus été prises en charge pendant des mois. Des malades ont été comptabilisés décédés du Covid-19 et non pas avec, tout simplement car hospitalisés pendant l’épidémie, alors que leur décès était dû à une autre cause. Les cabinets de médecins ont été désertés par peur de l’épidémie, ces derniers étant accessibles dans le meilleur des cas, uniquement en visio-consultation.

Les médecins de ville ont été interdits de soigner avec des traitements antiviraux, leur parole bâillonnée, menacés d’être suspendus ou radiés par le Conseil National de l’Ordre des Médecins. La consigne était : « Restez chez vous et prenez du Doliprane, tant que vous arrivez à respirer. Si ça s’aggrave on vous transportera à l’hôpital ». Ainsi, quantité de patients faute de soins, sont décédés à leur domicile ou une fois hospitalisés en étant mis sous respirateur dont le taux de survie est de 50 % environ. Les médecins de ville ont été écartés d’office des soins en ne pouvant pas prendre correctement en charge leurs patients en amont. La liberté de prescrire qui est dans le Code de la santé pour la première fois dans l’histoire leur a été enlevée, celle aussi de se faire soigner selon son choix a été déniée aux patients, du fait des restrictions de déplacement et des consignes de rester à domicile en cas de contamination avérée. Or, le Covid-19 qui est une maladie à coronavirus comme la grippe se traite bien quand elle est prise à temps. Les mêmes consignes ont été appliquées en EHPAD au prétexte que le Covid-19 ne se soigne pas (cf. protocole Rivotril). Un climat de terreur entretenu avec le récit systématique de l’aggravation de l’épidémie, a montré que « l’événement doit d’abord être une histoire (a story) avant de devenir un événement communicationnel », d’après le sociologue britannique Stuart Hall (1973).

Make a story

L’idée est de mettre en scène l’information sous forme de petites histoires ‘Make a story’ avec une intrigue (le Covid-19), des personnages (les cas asymptomatiques, les malades, les morts), des lieux (la France par région, l’étranger), une suite d’événements à rebondissements (l’affaire du Lancet, les deuxième… onzième supposées vagues mortelles, les variants qui se succèdent, l’état d’épidémie permanent), qui constituent ce que j’appelle un docu-fiction ; documentaire car appuyé sur une réalité : il y a bien eu des décès du Covid-19 et fiction car écrit comme un scénario de film noir avec des contre-vérités mais, qui le rendait crédible au regard de la politique sanitaire appliquée. Ne restait le choix au citoyen que soit d’entrer de plain-pied dans la narration proposée, en se terrant effrayé chez soi, ou bien de chercher l’information ailleurs pour essayer de se faire sa propre idée sur la question.

Le matraquage quotidien d’informations centrées uniquement sur le Covid-19 a saturé l’espace médiatique au détriment d’autres informations. Une lassitude, ajoutée à une méfiance grandissante sur les données délivrées du fait des changements de « doctrine » permanents (sur les masques, le taux d’efficacité des injections, etc.) ont brouillé les pistes et les esprits. Il fallait faire un effort de contextualisation, de tri de l’information pour comprendre les enjeux médiatico-politiques du moment mais qui n’était pas à la portée de tous.

Les modélisations basées sur des algorithmes aux prédictions mortelles apocalyptiques du bio-mathématicien Neil Ferguson de l’Imperial College de Londres y ont largement contribué. Sur la base d’un modèle mathématique inexact, N. Ferguson a conduit de nombreux pays dans le monde entier au confinement, considérant que c’était « l’option politique privilégiée » qui devait amener à réduire le nombre de décès liés au Covid-19. « Les modèles mirifiques de l’Imperial College, qui ont servi à justifier la grande réclusion de mars 2020, prédisaient pour la Suède, en cas de non-confinement, jusqu’à 90 000 morts pour la première année. Les statistiques officielles n’en ont finalement enregistré que 13 500 » (Manifeste conspirationniste, 2022). Or, les nombreux dégâts collatéraux induits par cette mesure politique et non pas sanitaire, ont été démontrés par la suite scientifiquement. L’épidémiologiste américain John Ioannidis dans une étude ‘’Assessing mandatory stay-at-home and business closure effects on the spread of Covid-19’’’, European Journal of Clinical Investigation, 5 janvier 2021, a montré que le confinement et la fermeture des entreprises n’apportent rien de plus en termes de baisse de contamination mais a eu l’effet inverse en favorisant les contaminations d’un même foyer, sans parler des innombrables dégâts collatéraux économiques et sanitaires.

Le citoyen avait le choix d’adhérer à la narration ou bien de s’informer en se faisant sa propre opinion, au risque d’être traité de complotiste, conspirationniste.

Dès le 16 mars 2020, l’allocution aux Français d’Emmanuel Macron que je qualifie de « rhétorique guerrière », a instrumentalisé politiquement l’épidémie.

Une rhétorique guerrière

Le président a utilisé les termes guerrier (sept fois), luttons, armée.s (trois fois), ennemi, mobilisation générale, combat (deux fois), en première ligne (deux fois), sacrifices, force, abnégation patriote, gagnerons-aurons gagné (deux fois), l’hôpital de campagne militaire, l’appel à s’unir face au danger adverse dans une mobilisation générale qui rappelle les pires heures de la Première Guerre mondiale. Ainsi, le chef de l’État s’est positionné en chef des armées prêt au combat. Or, le virus, même s’il est invisible, insaisissable est un organisme vivant mais pas un être humain ni un ennemi. Les infirmiers, les médecins de ville se trouvaient en première ligne dans un combat qui va leur demander (de l’) énergie, déployant dans une abnégation patriote toute leur force d’âme (sans moyens), se sacrifiant pour la Nation (qui) soutiendra ses enfants. Le paternalisme qu’induit cette citation est consternant via cette harangue à la solidarité, l’union nationale pour une guerre que nous gagnerons face à cet ennemi masqué qui attaque la France et met en danger de mort nos compatriotes. Il est fait allusion à une union nationale qui a permis à notre pays de surmonter tant de crises par le passé (lesquelles ?).

Ce registre guerrier s’est étendu à l’ensemble des discours politiques, que ce soit Agnès Buzyn, l’ancienne ministre de la santé, qui parlait de « tsunami » qui allait tout détruire sur son passage, des dirigeants qui étaient « en mode combat » ou encore d’elle-même qui était « au front tous les jours ». Les première, deuxième, troisième « vagues » évoquées dans les médias, utilisaient le même paradigme comme la Task Force européenne mise en place (Agnès Pannier-Runacher, communiqué de presse gouvernemental, chaînes nationales publiques, 3 décembre 2020) pour « vaincre le virus », « s’immuniser contre les peurs » avec « un vaccin contre la peur » (Olivier Véran, Ibid.), à l’aide d’une « coalition » des alliés européens, du « gouvernement mobilisé », la vaccination étant « une arme nouvelle qui s’ajoute » (Jean Castex, Ibid.). « La peur du vaccin n’arrêtera pas le virus » qui sera combattu grâce à « une stratégie vaccinale », « une campagne de vaccination » et un « déploiement de tests antigéniques » (Véran, Castex, Ibid.), tout vocabulaire renvoyant à la rhétorique guerrière.

Le couvre-feu imposé a une forte connotation guerrière également. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été généralisé par la Wehrmacht dans les territoires occupés dès le 14 juin 1940 de vingt heures à six heures du matin jusqu’au 25 août 1944, mais pas de façon linéaire. Pendant la bataille d’Alger (7 janvier-9 octobre 1957), il faisait partie en Algérie et en métropole des mesures préconisées par la doctrine de la guerre contre-insurrectionnelle. C’est lors de la manifestation pacifique contre le couvre-feu imposé à tous les Français musulmans d’Algérie qu’a eu lieu le massacre du 17 octobre 1961 dans les rues de Paris, qui a fait entre trente-huit et deux cents morts et plusieurs centaines de blessés (estimation). La répression s’était poursuivie par l’incarcération de manifestants dans des centres d’internement.

Même la maire de Paris, Anne Hidalgo, le 10 janvier 2021 dans Le Journal du Dimanche se plaignait de la lenteur de la vaccination : « Avec de telles carences, le Débarquement de juin 1944 aurait échoué ! ».

Une thérapie de choc

L’ingénierie sociale qui a été habilement mise en place, a plongé les populations dans un état de sidération voire de terreur face à une maladie peu létale. Les masques, l’inflation de tests PCR aux nombreux faux positifs, la catastrophe sanitaire due aux injections à ARNm, les importants décès de malades qui n’ont pas été soignés quelle que soit leur pathologie, la censure imposée à tout dissident, l’interdiction aux médecins de terrain de soigner, les études cliniques falsifiées, la corruption des laboratoires pharmaceutiques, des autorités de santé publique, des politiques, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de l’Agence Européenne du Médicament, ont participé à la panique générale face à un virus moins mortel que celui de la grippe saisonnière.

Une stratégie du choc a été déployée à l’aide d’une pandémie auto-réalisatrice, qui a divisé la société entre adeptes de la doxa et résistants au discours médiatico-politique. La journaliste canadienne Naomi Klein (2020) montre que c’est pendant les périodes de « crise réelle ou supposée » (séisme, tsunami, inondation, incendie, épidémie, etc.) que les gouvernements mettent en place un « traitement de choc » pour « produire des changements » que les populations n’accepteraient pas en temps normal. La réaction émotionnelle à ces événements « plonge la population dans un état de choc collectif » où « les sociétés abandonnent des droits que, dans d’autres circonstances, elles auraient défendus jalousement ». Au nom d’une improbable sécurité qu’est le tout-sécuritaire censé rassurer, les libertés publiques sont abolies et cédées par les citoyens, tétanisés par la peur, avec une facilité déconcertante. « Pour les idéologues néo-libéraux, fascinés par les crises et les catastrophes apocalyptiques, c’est à ce moment-là qu’il est possible de faire table rase du passé » (Klein, 2020), et d’imposer leurs diktats liberticides sous prétexte qu’en cas d’urgence et de catastrophe mondiale, la démocratie ne peut plus s’appliquer, en ouvrant « de nouveaux territoires au libre marché » (Klein, 2020).

Les mesures préconisées ou imposées sont toujours présentées comme bénéfiques pour l’humanité (cf. les injections à ARNm), alors que les intérêts financiers des laboratoires pharmaceutiques en sont la première motivation, même s’il y en a d’autres. Une panoplie de restriction des libertés, sous peine d’amende ou de prison, a été le lot quotidien des Français pendant la crise du Covid-19. La période a été l’occasion de faire passer des lois à l’Assemblée Nationale sous couvert de mesures d’urgence, votées en quelques heures, souvent en pleine nuit, avec une poignée de députés dans l’hémicycle, sans qu’il y ait une réelle opposition politique à ces dérives anti-démocratiques, le consensus général étant le mot d’ordre pour la plupart des élus. « La thérapie de choc a justement pour objectif de permettre la réalisation rapide d’énormes profits – non pas à cause de l’absence de lois, mais précisément grâce à elle » (Klein, 2020).

Aussi, ne sont pas conspirationnistes ceux que l’on croit mais bien ceux qui ont orchestré cette instrumentalisation politique de la peur qui a durablement porté atteinte à la démocratie dans les pays occidentaux, de façon inquiétante.

Sources consultées

Anonyme, Manifeste conspirationniste, Paris, Seuil, 2022.

Arendt, Hanna, Du mensonge à la violence. Essais de politique contemporaine, Paris, éd. Calman-Lévy, 1972.

Bateson, Gregory, Donald D., Jackson, Jay, Haley, John H., Weakland, 1956, Vers une écologie de l’esprit, Paris, Seuil, 1980.

Bernays, Edward L., 1928, Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, Paris, éd. Zones, 2007.

Chaillot, Pierre, Covid 19 ce que révèlent les chiffres officiels. Mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, Paris, éd. L’Artilleur, 2023.

Chapoutot, Johann, Libres d’obéir. Le management du nazisme à aujourd’hui, Paris, Gallimard, 2020.

Delumeau, Jean, La peur en Occident. XIVe-XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1978.

Flores, Bettina, Didier Raoult, Médecin résistant ? Une enquête sociologique au cœur de la crise politique et médiatique du Covid-19, Rotterdam, Pays-Bas, éd. Mon Beau Livre, 2022 ; Chroniques de rue. 17 juillet 2021-23 juillet 2022, Rotterdam, Pays-Bas, éd. Mon Beau Livre, 2023.

Foucault, Michel, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975.

Giono, Jean, 1951, Le Hussard sur le toit, Paris, Gallimard, col. Folio, 2020.

Hall, Stuart, Encoding and Decoding in the television discourse, Birmingham, University of Birmingham, 1973.

Klein, Naomi, 2008, La stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre, Paris, éd. Albin Michel, 2020.

Mucchielli, Laurent, La doxa du Covid, tome 1, Peur, santé, corruption et démocratie, Paris, éd. Éoliennes, 2022.

Sabatier, Jean-Marc, Fougères, Estelle, Covid long et effets indésirables du vaccin. Les mécanismes biologiques et les traitements prometteurs, Paris, éd. Guy Trédaniel, 2024.

Toubiana, Laurent, Covid 19 Une autre vision de l’épidémie. Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, Paris, éd. L’Artilleur, 2022.

© Bettina Flores, 29 mai 2025.

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