Raymond Aron, l’Hudson Institute et la CIA.

Raymond Aron.

Raymond Aron et ses relations avec l’Hudson Institute ainsi que ses liens avec les États-Unis forment un chapitre riche et intéressant de l’histoire intellectuelle transatlantique.

Les locaux de l’Hudson Institute à Washington DC .

L’Hudson Institute, fondé en 1961 par Herman Kahn et d’autres anciens de la RAND Corporation, est un think tank conservateur américain basé à Washington DC Parmi ses membres fondateurs figuraient des intellectuels éminents tels que le sociologue Daniel Bell, le romancier Ralph Ellison, mais aussi le philosophe français Raymond Aron. Cette présence de Raymond Aron parmi les fondateurs illustre déjà une relation intellectuelle forte entre ce penseur français et le monde politique et stratégique américain. L’institut se consacre à la recherche sur les questions internationales, la sécurité collective, la défense des libertés et la croissance économique, tout en promouvant le rôle central des États-Unis dans l’ordre mondial. De nombreux décideurs à Washington et dans les capitales alliées s’appuient sur les travaux proposés par cet institut.

Cette affiliation témoigne du lien particulier qu’Aron entretenait avec l’Amérique, non seulement comme observateur mais aussi comme acteur indirect de la pensée stratégique américaine. Son engagement dans un think tank aussi influent souligne son rôle dans la réflexion autour des relations internationales et de la guerre froide, domaine dans lequel l’Hudson Institute a joué un rôle important en analysant les politiques nucléaires et stratégiques américaines. En d’autres termes, Aron ne fut pas qu’un commentateur extérieur, il fut également intégré aux réseaux intellectuels qui influençaient les politiques américaines.

Un autre acteur notable en rapport avec les relations intellectuelles entre la France, Raymond Aron et les États-Unis est Michael Josselson. Ce dernier fut un agent américain, connu pour son rôle de direction au Congrès pour la liberté de la culture, une organisation soutenue par la CIA, visant à promouvoir la pensée occidentale contre le communisme pendant la guerre froide. Josselson symbolise cette facette de la guerre culturelle où des intellectuels européens comme Aron pouvait être en contact avec des institutions politiques américaines, parfois dans des cadres stratégiques indirects ou confidentiels, pour soutenir la liberté intellectuelle et contrer l’influence soviétique.

Raymond Aron, son épouse, Michael Josselson de la CIA et Denis de Rougemont .

Aujourd’hui, l’Hudson Institute continue d’être un centre majeur d’influence aux États-Unis, focalisé sur les enjeux mondiaux. Deux figures françaises y jouent un rôle important : Benjamin Haddad, qui est Ministre délégué chargé de l’Europe, ainsi que Sophie Primas, porte parole du gouvernement français, également associée à ses travaux. Leur présence souligne que l’institut garde une vocation transatlantique forte, mêlant une expertise stratégique américaine à un engagement dans les politiques européennes et internationales. L’Hudson Institute continue ainsi à orienter les réflexions sur la sécurité collective, la démocratie et les alliances internationales dans un contexte global où le rôle des États-Unis reste central, mais en coopération étroite avec leurs alliés.

Benjamin Haddad en 2016 lorsqu’il était à l’Hudson Institute (gauche)
Sophie Primas (droite)


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut